Historique du musée

La ville de Méru, située à 50 km au Nord de Paris à la frontière de l’Ile de France, a longtemps été le berceau d’une grande activité tabletière.
Dès le 17e siècle, les paysans des environs exercent la tabletterie à domicile lors des mois d’hiver, période de morte saison agricole.
Ils travaillent des matières naturelles telles que la nacre, l’os, l’ivoire, l’écaille et l’ébène.
Ils fabriquent alors des objets luxueux comme des éventails, des carnets de bal ou plus utilitaires comme des boutons, des dominos…
Au 19e siècle, la tabletterie connaît un véritable essor. Au 20e siècle, elle s’industrialise et le Pays de Thelle devient le plus grand centre européen de fabrication de boutons de nacre avec plus de 10 000 personnes exerçant ce métier dans les années 1910.
La tabletterie était devenue l’activité économique prépondérante de la région. Sa production fournissait le marché international, ce qui valut à Méru le surnom de « Capitale mondiale de la nacre ».

La création du Musée de la Nacre et de la Tabletterie
Dans les années 1970, un petit groupe de passionnés d’histoire locale, conscient de la disparition à venir de la tabletterie commence à évoquer l’idée d’un musée.
Ils sont vite rejoints par différentes associations à vocation culturelle. Ensemble, ils sauvent un grand nombre de machines et objets issus de cette industrie traditionnelle.
Ils réalisent des entretiens, collectent des témoignages et photographies permettant ainsi d’entretenir une mémoire chère à l’identité régionale.
Le projet de musée se concrétise en 1992 avec la création du District des Sablons (aujourd’hui Communauté de Communes des Sablons).
Avec le soutien de la région, de l’Etat et du département, le Musée de la Nacre et de la Tabletterie voit le jour, après trois ans de chantier en 1999.

Un Musée dans une usine XIXe siècle
Le Musée de la Nacre et de la Tabletterie est situé dans un immense bâtiment, exemple typique des grandes installations nées de la Révolution Industrielle.
Appartenant d’abord à M. Fessart, marchand de bois, nacre et teinture en gros qui en initia la construction en 1859 et l’acheva en 1887, il devint propriété de M. Dégremont en 1892.
Après 1920, sous l’appellation « Industrie méruvienne », l’usine changea plusieurs fois de main.
En 1965, s’y installèrent les établissements Desmarest qui ne s’en servirent que comme entrepôt.
Le bâtiment ferma ses portes en 1972 et ne fut rouvert qu’en 1999 en tant que Musée de la Nacre et de la Tabletterie.
Entre temps, il avait été inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
L’usine Dégremont  avait une capacité d’accueillir une centaine d’ouvriers sur ses 1200 m². Le fonctionnement des ateliers se faisait grâce à une machine à vapeur située au centre du bâtiment principal.

L’une des originalités du Musée de la Nacre et de la Tabletterie est la reconstitution d’une partie des ateliers avec des machines d’époque.
Dans son atelier de dominos traditionnels en os et ébène, le musée a réaménagé le lieu de travail de M. Tartare, découpeur d’os et perceur de dominos de 1940 à 1970.
Tous les gestes nécessaires à l’élaboration d’un jeu de dominos y sont montrés et commentés lors de visites guidées.
De même, dans son atelier reconstitué et actionné par une véritable machine à vapeur, les guides conférenciers montrent aux visiteurs les étapes traditionnelles de fabrication d’un bouton de nacre.
Des dispositifs multimédias ainsi qu’un montage audiovisuel complètent la visite.
De superbes éventails et multiples objets de tabletterie sont également offerts à la vue des visiteurs.
Enfin, dans un souci de conservation et de transmission d’un savoir-faire acquis au fil des siècles, le Musée maintient une production d’objets variés mis en vente dans sa boutique en accès libre et propose un service de restauration d’objets en nacre.

L’extension du Musée de la Nacre et de la Tabletterie
La réhabilitation et l’aménagement d’une ancienne aile de l’usine Dégremont ont permis, en 2010, la création de nouveaux espaces.
Une nouvelle surface de 200 m² répartie en volumes modulables permet d’accueillir des expositions temporaires présentant des collections inédites ou des œuvres à caractère artistique.
D’autre part, deux salles sont réservées aux groupes scolaires ou périscolaires. L’animation d’ateliers éducatifs et ludiques y est mise en place afin d’agrémenter leur visite de manière instructive.
Une salle de séminaire entièrement équipée accueille également les groupes dans un cadre agréable.
Enfin, le salon de thé, donnant sur le jardin paysagé situé derrière le musée, offre un espace de détente confortable et gourmand.

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